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Manuel du marin fusilier


Exercice et escrime au sabre de 1827, réédité en 1859.

Texte commenté et enrichi à partir du Manuel d’escrime à la contre-pointe, de Joseph Tinguely, 1856.

Les coups d’attaque

Le premier exercice ne porte que sur les coups d’attaque, que l’on peut donner indépendamment les uns des autres ou les enchaîner ainsi :

  1. Coup de figure à gauche (de l’attaquant, c’est à dire sur le « dehors » du défenseur),

  2. Coup de figure à droite (de l’attaquant, c’est à dire sur le « dedans » du défenseur),

  3. Coup de flanc à gauche,

  4. Coup de ventre à droite,

  5. Coup de tête,

  6. Coup de bandoulière à droite,

  7. Coup de manchette à gauche,

  8. Coup de manchette à droite.

Par convention, un coup de flanc est toujours donné à gauche, un coup de ventre à droite, un coup de tête de haut en bas et un coup de bandoulière à droite. Les coups de têtes et de manchettes peuvent être donnés indifféremment à gauche et à droite. Nous appellerons le côté « gauche » le dehors, et le côté droit le « dedans » par rapport à une garde de droitier.

Les coups d’attaque sont portés conformément à l’escrime de la contre-pointe, les hommes prenant toute la fente dont ils ont susceptibles, le jarret gauche tendu, le pied gauche à plat, le genou droit au-dessus des cordons du soulier, le corps droit et d’aplomb sur les hanches.

Tinguely apporte une précision au texte du manuel : les coups sont, pour la plupart, exécutés en se fendant, excepté toutefois les coups de manchette.

Les parades

L’exercice suivant oppose l’attaquant au défenseur ; dans le même ordre de coupes. Les parades s’enchaînent ainsi :

  1. Tierce haute à droite du défenseur, contre un coup de figure venant du dehors,

  2. Quarte haute à gauche du défenseur, contre un coup de figure venant du dedans,

  3. Prime à droite, ou seconde,

  4. Prime basse à gauche,

  5. Quinte,

  6. Prime haute à gauche,

  7. Tierce basse,

  8. Quarte basse.

Texte commenté sur les parades et ripostes

Garde :

La main gauche à la hanche, le bras droit ployé, la main droite couvrant le téton droit, les ongles en dessous, le tranchant du sabre à droite, la pointe de l’arme à hauteur de l’œil.

Commentaire : Il s’agit d’une garde en tierce haute, que Joseph Tinguely, dans son manuel d’escrime à la contre pointe (1856), décrit ainsi :

Votre main [doit être] sur la même ligne que la partie la plus basse de la poitrine, le bras non étendu mais un peu courbé et le coude un peu incliné dehors. La pointe de votre sabre doit être élevée d’environ quinze degrés et dirigée vers la partie supérieure de la poitrine.

Dans le manuel du marin fusilier, la pointe est plus haute (hauteur de l’œil) que chez Tinguely (haut de la poitrine). La gravure représente la pointe à la hauteur de l’œil, car elle correspond à la tierce chez Tinguely, mais elle illustre bien la garde du manuel du marin fusilier.

Tierce contre le coup de tête :

Prendre l’opposition de tierce, les ongles en dessous ; pointer la main en tierce, le poignet haut, la pointe basse.

Commentaire : De la tierce, il faut pousser la main armée vers l’extérieur et vers le haut pour prendre la parade (« opposition »). La riposte est un coup d’estoc (« pointer ») à partir de la même position que la parade. Il suffit d’allonger le bras et de se fendre.

Selon Tinguely :

La main doit être un peu renversée de manière que les doigts soient tournés en bas ; le bras droit doit être un eu étendu en dehors, afin d’assurer de couvrir le côté extérieur.

La particularité ici est de maintenir la pointe dirigée vers la gorge de l’adversaire et lever la main armée de façon à ce que la pointe soit un peu plus basse que la garde.

Nous ne présentons pas l'illustration de Tinguely qui nous semble contenir une erreur dans la position de la main, dessinée à l'identique de la position de quarte, en supination.

La quarte contre le coup de tête :

Prendre l’opposition de quarte, les ongles en dessus ; pointer la main en quarte, le poignet haut, la pointe basse.

Commentaire : Pour les parades de quarte et de tierce, Tinguely distingue deux étapes, l'opposition, la main plus basse que la pointe (fig 1), puis la riposte où l'on lève la main et baisse la pointe en se fendant (fig 10). Il nous semble que les deux mouvements peuvent être simultanés selon la situation, en fonction de la distance. Contre un coup de tête l'interception de la lame adverse se confond alors avec la riposte et la protection du défenseur paraît mieux assurée.

Prime à droite contre le coup de flanc :

Prendre l’opposition de prime à droite, le poignet haut, le tranchant du sabre en dehors ; pointer en prime.

Commentaire : Cette garde peut être assimilée à une seconde, considérée par Tinguely comme excellente contre les coups de flanc.

Description par Tinguely :

Les doigts et le poignet tournés en bas, la pointe baissée, le bras bien tendu, la main poussée en dehors et le poignet courbé autant que possible afin que la pointe soit dirigée du côté de votre adversaire.

La riposte est également décrite: baisser votre pointe sous le poignet de votre adversaire, et les doigts en bas, fendez-vous et donnez un coup (de pointe - NdlA) sur le côté.

Prime à gauche contre le coup de ventre:

Prendre l’opposition de prime à gauche, le poignet haut, le tranchant du sabre en dedans.

Description par Tinguely :

La parade de prime se fait les doigts tournés en bas ; la main plus haute que la bouche et poussée en dehors, le bras bien tiré contre le corps et le poignet baissé.

La prime décrite par Tinguely est une prime à droite. La description de Danet, dans l’art des armes, de la « prime ancienne » (pour l’épée toutefois) correspond mieux à la position décrite dans le manuel du marin fusilier.

Parez avec le fort et le tranchant du dehors de votre lame, le poignet en pronation élevé jusqu’au front et opposé au-dedans des armes.

La riposte de prime est décrite par Danet : étendez le bras et plongeant la pointe au-dessous de l’estomac, ripostez « prime ancienne ».

Parade de tête de la contre-pointe contre le coup de tête

Commentaire :

Il s’agit d’une quinte, avec le tranchant tourné vers l’extérieur.

Tinguely :

Les doigts doivent être tournés en bas, le poignet plus élevé que la tête, le bras un peu courbé, le coude poussé en dehors, la lame horizontale devant la tête et la pointe un peu en avant.

Prime à gauche contre le coup de bandoulière

Vu plus haut.

Tierce et quarte Contre les manchettes :

Retraite de corps, opposition de main en quarte ou en tierce, suivant que le coup de manchette est porté en dedans ou en dehors ; pointer en quarte ou en tierce.

Commentaire : Il s’agit de quarte ou de tierce basse, que Tinguely décrit ainsi :

Pour faire la parade de quarte basse […] les doigts et le poignet doivent être tournés en haut, le coude serré au corps, la pointe levée et la main poussée en dehors. En baissant le bras, parez un coup de manchette en dedans.

La parade de tierce basse se fait les doigts en avant le poignet tourné en haut, le coude serré contre la hanche, la pointe levée et oblique à droite et la main poussée en dehors. En baissant le bras, parez le coup de manchette en dehors.

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